Cette HISTOIRE me rappelle une petite discussion que jâai eue avec un collĂšgue le mois dernier.
Câest une histoire qui mâa impressionnĂ© et que je veux partager avec toi afin que tu comprennes la gravitĂ© de la situation qui gangrĂšne jusquâaujourdâhui sur le plan financier et intellectuel de certaines localitĂ©s africaines et pas que.
Voici le récit !
Mon collÚgue répond au nom de Souley.
Souley est un collĂšgue avec qui je travaillais dans une entreprise de la place. Il est issu dâun pĂšre commerçant dont, le revenu permet de maintenir la famille dans une situation financiĂšre respectable dans le quartier.
Par ailleurs, Souley aime les sorties nocturnes, les habits Ă la mode et les accessoires pour se faire beau.
Pour assouvir ces besoins, il passait toujours Ă la caisse pour des avances sur son salaire, souvent jusquâĂ la hauteur des deux tiers de son salaire avant la fin du mois.
CâĂ©tait une situation que je ne comprenais pas sachant que ce collĂšgue est lâun des membres dâune famille que nous qualifions de « famille aisĂ©e ».
Câest ainsi que jâai eu la curiositĂ© de savoir ce qui le poussait Ă emprunter son salaire avant la fin du mois.
Mais jâhĂ©sitais Ă lui poser la question car, aprĂšs tout câĂ©tait son salaire, et il pouvait en faire ce que bon lui semblait. En plus, on Ă©tait juste des collĂšgues !
AprĂšs un moment de doute, jâai dĂ©cidĂ© un soir de lâattendre Ă la sortie du travail pour lui parler en tant que frĂšre, mĂȘme si nous ne sommes pas issus de la mĂȘme famille.
- Souley, sâil te plait tu peux mâaccorder 2 minutes de ton temps ?
- Oui ! Il nây a pas de problĂšme, jâespĂšre que je nâai pas fait de bĂȘtises.
- Non ! Pas du tout, lĂ nâest pas ma prĂ©occupation. Sâil te plaĂźt, peux-tu mâexpliquer pourquoi chaque fois tu prends presque la totalitĂ© de ton salaire en avance ?
Il me fixa avec un regard effrayant aprĂšs cette question au point oĂč je me suis mis Ă paniquer.
- Ce salaire, câest mon argent, je le prends quand je veux et comme je veux ! Quel est ton souci ?
- Non ! Il nây a pas de soucis. Je mâexcuse si ma question te met dans tes Ă©tats. Mais je voulais juste savoir comment tu arrives Ă mettre quelque chose de cĂŽtĂ© pour un futur investissement ou en cas dâurgences, si tu dĂ©penses tout ce que tu gagnes.
- Mettre de cĂŽtĂ© ? Est-ce quâon peut mettre quelque chose Ă cotĂ© pour le futur alors que la chose mĂȘme nâest pas suffisante pour les besoins prĂ©sents ? Pour te dire vrai, je ne garde rien de ce que je gagne dans ce boulot parce que câest trop insignifiant, je gĂšre mes petits besoins du moment.
- Mais ! Souley, pourtant on fait plus de huit heures de travail pour avoir cette somme. Et si tu mets tout dans les besoins présents, comment est-ce que tu prépares ton avenir ?
Il posa sa main sur ma poitrine et me fixa dans les yeux puis sâexprima avec un ton bien soutenu.
- Souley : Mon avenir est dĂ©jĂ prĂ©parĂ© et assurĂ© mon frĂšre ! Je fais ce boulot pour un simple plaisir. Je fais des choses dont jâai mĂȘme honte de dire Ă mon pĂšre.
- Ah bon ? Tu as de la chance mon frĂšre. Tu peux nĂ©anmoins me dire comment et qui peut garantir lâavenir dâune personne en dehors de la personne elle-mĂȘme ?
Câest quand mĂȘme ma premiĂšre fois dâentendre que quelquâun a la possibilitĂ© de prĂ©parer et dâassurer le futur dâune autre personne.
Ăa me fait penser Ă un adage chez les Dogons qui dit : « Lâoreille part Ă lâĂ©cole Ă tout moment ».
- Il nây a pas dâexplications Ă te donner dans ça. Comme tu connais notre famille, mon pĂšre est un commerçant qui a beaucoup dâargent. Il a prĂ©vu tout pour nous.
Dâailleurs mes frĂšres et moi, avons une parcelle de terrain, chacun en son nom et bientĂŽt, il va commencer les constructions et nous disposerons de tout le nĂ©cessaire Ă la maison. VoilĂ pourquoi, je nâai aucun problĂšme quand je dĂ©pense ce que je gagne dans ce boulot.
Je pense que maintenant tu as une idée de ce à quoi ça ressemble.
- Merci de mâavoir accordĂ© tout ce temps. Je ne pensais pas quâil yâavait des pĂšres aussi gĂ©nĂ©reux au point de prĂ©parer et assurer lâavenir de leurs enfants ; lâeffort de votre pĂšre est Ă saluer.
Câest un homme responsable qui aime ses enfants et qui se prĂ©occupe de leur devenir. Jâai maintenant compris ta façon de dĂ©finir un avenir assurĂ© et garanti.
Mon frĂšre, je ne te ferai pas de leçon de morale, mais jâai un autre point de vu quand on parle de vie future et se prĂ©parer pendant la jeunesse avant que la vieillesse nous rappelle ce quâon devait faire.
Dans ce mĂȘme ordre dâidĂ©e, jâaimerais encore te poser dâautres questions qui pourraient ĂȘtre intĂ©ressantes ; question de se mettre Ă jour sur un certain nombre de points qui se rĂ©vĂšleraient ĂȘtre utiles pour toi.
Comme tu vis avec la certitude que ton pĂšre a dĂ©jĂ prĂ©parĂ© et assurĂ© ton avenir, câest trĂšs bien !
Ce que jâaimerais savoir câest : est-ce que tu as lâintention de fonder une famille un jour ?
- Mais, tu commences Ă exagĂ©rer maintenant ! Câest quel genre de question ça ? Tu sais toi-mĂȘme que, tout le monde veut avoir une famille propre Ă lui.
- Pardon ! Mon but nâest pas de te vexer, mais câest juste pour te ramener Ă la raison et te faire voir la vie autrement.
La question est de savoir quand tu feras des enfants Ă ton tour, est ce que câest ton pĂšre qui va aussi prĂ©parer leur avenir ?
Ou encore, est-ce quâil ne serait pas mĂ©chant et Ă©goĂŻste de ta part de ne pas penser Ă tes enfants comme ton pĂšre a pensĂ© Ă toi et Ă tes frĂšres ?
En plus de ta future famille, ton pĂšre qui tâa nourri et habillĂ© jusquâĂ ce que tu aies tes 32 dents et atteignes lâĂąge adulte, qui va lâentretenir lui, quand il va perdre les siennes ainsi que sa force de travail ? Qui lâaidera Ă sâhabiller ?
Tiré du livre de Mamoudou Kanambaye intitulé La puissance du cerveau collectif.
Edité par Les Editions Argenlivre
Note de ValĂšre : Ma personne, la vĂ©ritĂ© câest que, beaucoup dâe gens sont dâadultes sont restĂ©s de grands enfants Ă©goĂŻstes qui ne pensent quâĂ leur ventre.
Les questions que posent Mamoudou Ă la fin de lâĂ©change sont des questions que chaque ĂȘtre humain devrait se poser. Le simple fait dây rĂ©flĂ©chir chaque jour te poussera Ă revoir ton attitude vis-Ă -vis de lâargent.
En fin bref, pour en savoir davantage, Mamoudou tâexplique dans la suite de son livre comment Ă©viter ce piĂšge. Pour entrer en possession de son livre, clique sur le lien ci-dessous :
On est ensemble comme en décembre et on se ressemble ma personne.
ValĂšre BELIAS
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