top of page

𝗟đ—Č đ—°đ—Œđ˜‚đ—żđ—źđ—Žđ—Č𝘂𝘅 đ—±đ—ČÌđ—œđ—źđ—żđ˜

  • Photo du rĂ©dacteur: Nelly
    Nelly
  • 18 avr. 2023
  • 2 min de lecture

À la veille de mon voyage, notre maman souffrante nous a tous fait assoir Ă  son chevet pour nous prodiguer de prĂ©cieux conseils.


Nous Ă©tions rassemblĂ©s Ă  Elig-Edzoa, l’un des quartiers difficiles de YaoundĂ©, dans ma petite chambre d'Ă©tudiant faite en matĂ©riaux provisoires, que nous louions Ă  dix mille francs CFA le mois, avant que la vie ne devienne ce qu’elle est aujourd’hui.


Nous la voyions tous les trois, mes deux frĂšres aĂźnĂ©s et moi, pour qu’elle nous apporte ses bĂ©nĂ©dictions et nous souhaite de faire un bon voyage.

J’avoue que mes sentiments Ă  cet instant Ă©taient mitigĂ©s.

J’étais stressĂ©, car j’avais peur que ma maman meure aprĂšs mon dĂ©part mais, d’un autre cĂŽtĂ©, un sentiment de joie et une lueur d’espoir m'habitaient.


En effet, si je rĂ©ussissais Ă  avoir de meilleures conditions de vie en Belgique, je pourrais subvenir aux besoins de maman en m'assurant qu'elle reçoive des soins de santĂ© de qualitĂ© et je pourrais mĂȘme trouver un logement dĂ©cent Ă  mes frĂšres aĂźnĂ©s restĂ©s dans cette chambre d'Ă©tudiant dans ce quartier difficile de YaoundĂ©.

Les inondations, les agressions et le choléra à cause des conditions précaires, meublaient notre quotidien.


Ce quartier abritait la frange la plus pauvre de la population de YaoundĂ©, avec en prime des rĂ©fugiĂ©s Tchadiens et Centrafricains avec lesquels on cohabitait ; c’était la misĂšre.


Le jour de mon dĂ©part, mes frĂšres et sƓurs, cousins, cousines, amis, oncles, tantes et proches m’ont naturellement accompagnĂ© Ă  l’aĂ©roport.

Bien que le vol fut prévu pour 05h du lendemain matin avec une escale à Casablanca, nous y étions attendus au plus tard à 23 h pour les formalités administratives.


Pendant la nuit, comme tout Camerounais qui se respecte, nous avons fait la fĂȘte en buvant du vin de palme communĂ©ment appelĂ© Matango (spĂ©cialitĂ© traditionnelle du Mbam), que mon ami Louis, Conseiller Municipal Ă  la commune de Kon-Yambetta, avait apportĂ© en guise de pot commun d’au revoir.


Le check-in terminĂ©, aprĂšs les contrĂŽles de passeports et de bagages, nous avons Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  prendre place dans la zone d’embarquement.

Les larmes aux yeux, j’ai dĂ» consommer cette sĂ©paration douloureuse d'avec ma famille, moi qui n’avais que 22 ans.


J’étais rempli d’émotions, partagĂ© entre joie, vu qu'un avenir sans doute radieux m'attendait, et la tristesse de ne plus pouvoir passer du temps de qualitĂ© avec mes proches.

En mĂȘme temps, j'Ă©tais enthousiaste Ă  l'idĂ©e de faire mon premier voyage en avion ; c’était mon baptĂȘme de l’air, moi qui avais passĂ© toute mon enfance au village. Le petit villageois prenait son envol!


Vous souhaitez approfondir ? Je vous recommande vivement le livre «De la pauvreté à la richesse» de Serge Honoré KITOUN


Billeterie du Le Weekend de l'Ecrivain 2023 ouverte. Réservez votre place en cliquant ici : https://www.argenlivre.com/week-enddelecrivain


ree

 
 
 

Commentaires


bottom of page