𝗻𝗲 𝗱𝗼𝗶𝘁 𝗺𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲𝗿 𝗮𝘂𝗰𝘂𝗻 𝘀𝗶𝗴𝗻𝗲 𝗱𝗲 𝗳𝗮𝗶𝗯𝗹𝗲𝘀𝘀𝗲
Dans l’Afrique traditionnelle, on est assez pudique et les entretiens sincères, intimes, sont rares, donc pénibles autant pour le parent que l’enfant.
Ce genre de scènes étant pris à tort pour de la faiblesse. « Tu es une femme ? » dit-on souvent aux hommes qui font preuve de patience, de compréhension, de tendresse même.
La tendresse n’étant pas le fort des Africains à cause des croyances fortement ancrées selon lesquelles, un homme, un vrai ne doit montrer aucun signe de faiblesse.
Il doit toujours rester debout, grand, fort, digne.
Il ne doit pas pleurer ou montrer (et même ressentir) une quelconque émotion considérée comme de la faiblesse, auquel cas il serait traité de « femme ».
La femme étant ici considérée dans comme l’être inférieur, à la limite comme le premier enfant de son mari.
Dans ces conditions, vous comprenez qu’une femme qui voudrait se montrer forte, évitera toute tendresse, croyant à tort que c’est de la faiblesse.
Et les enfants qui grandissent dans cette atmosphère sans chaleur humaine, sans aucun signe d’affection, s’y habituent.
L’enfant modélisant le parent, ils penseront à tort que c’est normal, et perpétueront cette façon de faire tout le long de leur vie.
Il y a encore quelques années, lorsqu’on demandait à un Africain s’il aimait sa femme, il répondait qu’il pourvoyait à tous ses besoins, qu’elle ne manquait de rien ; leurs enfants ne manquaient de rien.
Pensez-vous qu’il le ferait s’il ne l’aimait pas ?
Avez-vous remarqué qu’il n’a pas répondu « oui, je l’aime » ? Nos parents étaient très pudiques.
Pour les femmes, ce serait carrément scandaleux de le leur demander. Pour elles, il ne s’agissait pas d’aimer leur mari.
Leur devoir étant de leur rester soumises, d’en prendre soin, de faire des enfants et les élever pour qu’ils deviennent des chefs de familles responsables et de parfaites maîtresses de maison. Elles étaient formatées ainsi depuis leur plus tendre enfance.
Alors, vous et vos questions sur l’amour, c’est même à se demander comment ils faisaient leurs enfants.
Mais dans ces conditions, on se demande même comment se faisait l’éducation sexuelle des enfants ?
Extrait du livre intitulé Adolescent incontrôlable, 𝗔𝗱𝗼𝗹𝗲𝘀𝗰𝗲𝗻𝘁 𝗶𝗻𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗼̂𝗹𝗮𝗯𝗹𝗲, 𝗹𝗮 𝗽𝘂𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗺𝗲́𝘁𝗵𝗼𝗱𝗲 𝗦𝗣𝗥𝗘𝗗, écrit par Micheline SAME.
Livre Édité par Les Editions Argenlivre
Disponible sur argenlivre.com ✍🏾
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