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𝗟'𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗺𝗮 𝘃𝗶𝗲


Je suis née dans une famille biparentale très modeste.

Mon père et ma mère vivaient sous le même toit et j’étais la deuxième dans une fratrie de quatre enfants.


Nous étions tous heureux bien que nous n’avions pas beaucoup d’argent ; c’était très difficile pour nous de joindre les deux bouts.

Heureusement, le Seigneur veillait sur nous. Le 06 janvier 1994, ma mère donne naissance à ma petite sœur Tatiana.


Ma famille était très heureuse de recevoir le nouveau-né, mais cette joie ne dura que le temps d’un feu de paille.

Quelques jours après sa sortie de l’hôpital, ma mère a commencé à ressentir de violents maux de tête.


Elle a été régulièrement malade pendant les six mois qui ont suivi son accouchement.

Au mois de juillet de la même année, elle est hospitalisée et meurt soudainement, contre toute attente.


Personne n’aurait pu prévoir son départ, mais elle s’en est allée nous laissant jeunes et vulnérables, et orphelins.


C’était une situation très difficile pour mon père et la famille toute entière, avec un bébé d’à peine six mois resté sans sa mère, imaginez la suite.

J’aimerais préciser que nous n'étions que de très jeunes enfants et que mon père ne se trouvait pas capable de s’occuper de nous convenablement.


Dans mon pays natal, prendre soin des enfants au quotidien est considéré comme la responsabilité de la femme.

C’est dans cette logique qu’on peut affirmer que lorsqu’il n’y a plus de mère dans une maison, il n’y a plus de vie.


C’est ainsi qu’à l’issue d’un conseil de famille tenu pour réorganiser notre vie familiale, il en est ressorti que nous devions déménager chez notre grand-mère maternelle.


Par concours de circonstances, notre tante vivait également chez cette dernière.

C’était une opportunité pour nous d’avoir deux mamans extraordinaires pour s’occuper de nous.

Tel que cela fût décidé, cela fut fait. Ma grand-mère et ma tante se sont pleinement investies dans notre éducation, avec le soutien financier de notre père.


C’était sa façon d’assumer le rôle paternel auprès de nous tel que nos us et coutumes le veulent.

Il était le pourvoyeur de ressources financières pour nos besoins alors que les deux nouvelles mamans nous procuraient des soins et de l’amour.

Elles nous ont élevés, nous les quatre orphelins de ma mère, jusqu’à ce que nous devenions indépendants. Nous étions trois filles et un seul garçon.


Mes deux sœurs et moi sommes en couple et le seul garçon qui était notre aîné est lui aussi décédé en 2010, de suite de maladie.

C’était notre deuxième expérience de deuil. Son décès a laissé toute la famille sans voix, au point où il a fallu beaucoup de temps à chacun de nous pour surmonter cette douleur.


J’étais désormais l’aînée et, à partir de cet instant, j’ai pris conscience que je devais devenir indépendante et être un modèle pour mes deux sœurs cadettes.


Un texte extrait du livre « Comment monétiser son talent » de Anastasie NKADJI


Édité par Les Editions Argenlivre

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