Un médecin atypique - Claudel NOUBISSIE
Mon enfance :
Je suis né le 15 décembre 1989 à Fotouni, un magnifique village situé à l’Ouest du Cameroun, plus précisément dans le département du Haut-Nkam ayant pour chef-lieu la ville de Bafang, au sein d’une grande famille de 8 frères et soeurs, chronologiquement : Sylvain, Augustin, Gabriel, Yvette, Rosine, Michèle et Lionel mon petit frère.
Je suis donc l’avant-dernier de cette grande fratrie. Nous vivions tous avec nos parents, les deux originaires de mon lieu de naissance. L’ambiance était assez chaleureuse, mais avec certaines restrictions.
Depuis ma tendre enfance et très tôt, ma mère qui travaillait était obligée de me confier à ma grande soeur Yvette qui, en réalité, est ma deuxième mère. C’est elle qui s’est réellement occupée de moi de ma naissance jusqu’au primaire.
C’est vraiment unique de vivre avec ses parents ainsi que ses frères et soeurs dans la même maison, partager des moments de joies, de peine, d’euphorie et même de tristesse. Sauf que, l’écart d’âge entre mes ainés et moi était assez considérable (minimum sept ans), ce qui ne rendait pas possible une certaine familiarité dans nos sujets de conversation qui étaient parfois très divergents. C’était également le cas avec mon frère cadet qui a six ans de moins que moi.
Tout petit, ma mère avait pour habitude de m’enfermer tout seul à la maison lorsqu’elle devait aller travailler. Mes frères et soeurs allaient à l’école et je restais seul à la maison durant toute la journée, à pleurer avant de dormir, une fois fatigué de me lamenter.
C’est certainement ce qui plus tard a contribué à ce que je devienne plus introverti et surtout, m’a poussé à devenir casanier.
Je n’aimais pas aller en vacances hors de chez moi comme la plupart de mes amis, bien que de temps en temps, je me rendais chez ma tante à Bafoussam, la soeur cadette de mon père, celle qu’on appelait familièrement« Mami A ».
C’est là que je passais très souvent d’agréables journées. Je me souviens encore de ces moments de joie où j’allais fabriquer des briques de terres avec ses enfants Alain et Vitalis, comme chaque matin, au chantier de son feu mari pour la maison qu’il construisait.
Je débute mes classes à l’école maternelle publique près du lycée de Tsinga, c’est dans ce même établissement que je ferais tout mon parcours primaire du cours préparatoire spécial (CP SPECIAL) jusqu’à la classe de CM2.
J’étais un élève moyen, j’aimais beaucoup jouer aux billes et à tous les jeux des jeunes de mon âge : arrache-arrache, mini-mini, babyfoot et j’en passe… Nous avions une activité incontournable en famille : c’était l’agriculture.
Mon père avait acquis quelques hectares de terrain dans un petit village non loin de Yaoundé (Akak, sur la route de l’ouest-Cameroun) et nous y allions pratiquement tous les samedis pour cultiver du maïs, du piment, de la banane plantain, etc. C’était d’ailleurs obligatoire. J’entretenais aussi un petit jardin à la maison car j’aimais vraiment cette activité que je trouvais passionnante.