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Pendant ce temps à Yaoundé,

Chantal avait failli y laisser la vie en donnant naissance à un 4ème enfant. En effet, Vincent et elle s’étant mis d’accord pour se limiter à trois enfants, ils utilisaient désormais des méthodes de contraception.


Vu que l’utilisation d’une méthode contraceptive n’élimine pas à 100% la probabilité de concevoir, Chantal se retrouva à nouveau enceinte.

Mais elle fît un déni de grossesse, attribuant ainsi ses changements physiques à sa dernière maternité, au stress, puisque ses affaires évoluaient très bien au point où elle avait déjà ouvert deux grandes boutiques, dont un gérant assurait la gestion de l'une et elle-même s’occupait de l’autre.


Il fallait s’occuper aussi bien de la maison, la famille, que de son business, donc pour elle c’était ça l’origine de sa prise de poids et des moments de fatigue qu’elle ressentait depuis quelques temps, alors elle ne s’inquiétait pas plus que ça.


Jusqu’à ce qu'un après midi, en faisant les comptes dans l’arrière-boutique avec l'un de ses livreurs, elle ressenti un malaise qu’elle ignora premièrement mettant cela sous le coup d’une simple fatigue et puis une seconde fois, sauf que cette fois-là elle a perdu connaissance.


La veille, elle avait eu une forte fièvre qu’elle avait toujours ignorée prenant juste quelques comprimés d’aspirine, l’idée d’être enceinte n'avait même pas effleuré son esprit tout ce temps.

Dieu seul sait ce qu'il se serait passé si le livreur n’avait été présent pour la conduire immédiatement à l’hôpital, où après analyse, les médecins ont découvert qu’elle était enceinte de 7 mois et qu'il fallait faire une césarienne d’urgence pour tenter de sauver la maman et le bébé ou au moins l'un des deux.


Passant des comptes financiers dans l’insouciance à une table d’opération sans transition et inconsciente, le pronostic vital de Chantal était engagé. L’infirmière de service avait réussi à joindre au téléphone Vincent, son mari, qui était en déplacement dans une autre ville, il n'a pu arriver sur les lieux que le lendemain.


Heureusement, les médecins ont pu sauver la mère et l’enfant, elles étaient toutes les deux dans un état stable et en observation, en couveuse pour la fille et la mère en salle post-opératoire.

Vincent était sous le choc, elle ne lui avait pourtant rien dit, mais pourquoi, il ne comprenait absolument pas ; elle lui devait des explications, mais avant il fallait qu’elle se réveille.


Dans la soirée, elle se réveilla enfin pour le plus grand soulagement de Vincent qui n’avait pas quitté son chevet de toute la journée, sauf pour faire un tour à la couveuse de la petite.

Il n’avait ni mangé, ni pris de bain, il lui était carrément sorti de la tête qu'il avait d’autres enfants en bas âge à la maison qui n’avaient pas vu leurs parents depuis 2 jours.


Les pauvres petits garçons restaient sagement assis à même le sol devant le portail de leur maison, le plus jeune dormait la tête posée sur les cuisses de son grand frère qui commençait lui aussi à somnoler.


Heureusement, une voisine bienveillante les ayant remarqués depuis la sortie de classe, décida de les recueillir chez elle, voyant que leurs parents ne revenaient pas malgré l’heure déjà avancée.

Elle prit soin d’eux comme des siens, leur donnant une douche, à manger, un lit de la chambre d’amis et elle conduisit même le plus âgé à son école pendant 2 jours avant que leur père ne se pointe finalement.


Le plus jeune, Mathieu, était encore un peu capricieux pour qu’elle le conduise à l’école sans problème, alors elle passait la journée avec lui à la maison, c’était déjà des enfants très sages pour leur jeune âge.


Cette femme était une infirmière qui venait de prendre son congé pour un mois, une véritable aubaine ou plutôt une heureuse coïncidence ! Peu importe, elle avait fait quelque chose de marquant et d’hautement admirable, un tel geste n'a pas de prix.


Vincent était encore sous le choc, ayant du mal à croire que son épouse ait porté une grossesse pendant 7 bons mois sans le savoir et sans que lui aussi ne le remarque, mais il devait prendre une fois de plus ses responsabilités d’époux et de père en main.


Chantal resta en tout 5 semaines à l’hôpital, le temps que la petite Ivy a passé en couveuse, Vincent dans les navettes entre le boulot, la maison et l’hôpital faisait de son mieux pour assurer.


Le retour à la maison a apporté un grand changement dans la vie de la petite famille, plus rien n’était comme avant. Ce changement a été particulièrement difficile pour le petit Mathieu qui n’avait alors que 2 ans et demi, et voir sa mère porter toute son attention sur un autre bébé que lui le dérangeait beaucoup, il n’était pas préparé à cela.


Il exprimait son mécontentement par des crises de pleures sans raison et parfois par le refus de manger. Voyant que ses stratégies pour reprendre ce qui lui appartenait quelques mois plus tôt n’aboutissaient à rien, il s’est résigné à accepter la situation, d’autant plus que cela lui attirait plutôt des fessées copieuses non pas sans injures et punitions.


En grandissant, Ivy, la benjamine, dû porter sur sa conscience d’enfant, la culpabilité d’être arrivée de façon inattendue, d’avoir gravement mis en danger la vie de sa mère, et d’avoir ainsi changé drastiquement mais négativement le cours de vie de ses parents et de ses frères.


Ses parents avaient dépensé énormément d’argent frôlant la faillite, ils avaient perdu l’harmonie qui régnait déjà entre eux et leurs fils pour pouvoir s’occuper d'elle, puisqu’elle avait une santé très capricieuse qui nécessitait beaucoup de soins et d’attention.


Un texte extrait du livre « Faites tomber vos masques » de Vaniresse DONGMO


Édité par Les Editions Argenlivre

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